Notes concernant l’article sur le rêve
In la revue Rêver numéro 3 (juillet 1997), article d'Alan Worsley "Réalités oniriques"
Voir à la Sorbonne-Paris I : Le rêve lucide, description et analyse du phénomène à partir d'expériences de rêves lucides spontanées ou préparées. Essai d'interprétation : mise en évidence des implications théoriques des procédés et techniques mis en oeuvre".
On a vu que cette proposition n'est pas évidente, notamment en considérant la Relativité. Ici nous nous plaçons du point de vue de la perception ordinaire.
L'ensemble de l'exemple qui va suivre est tiré de la revue Rêver n°2 (mars 1997), Dossier "Qui sont nos personnages de rêves ?", article de Paul Tholey "Conscience et capacités des personnages de rêves", traduit par Jean Duron. Nous remercions ici Florence Ghibellini pour l'autorisation de reproduction.
In revue Rêver numéro 2 (mars 1997), article de Paul Tholey.
Hélas, à ma connaissance, il n'existe pas d'étude consacrée au rêve partagé. Pourtant l'enjeu philosophique semble immense. En général on trouve des témoignages dispersés au fil des études sur le rêve. Et beaucoup de romans utilisent ce thème Certains amants éloignés connaissent aussi ce phénomène des "rendez-vous nocturnes". On pourrait s'interroger sur une affaire historique, les Benandanti, ces paysans du Frioul qui se retrouvaient chaque nuit pour "combattre en rêve" et furent inquiétés par l'Inquisition... Voir Carlo Guinzburg, Les batailles nocturnes : sorcellerie et rituels agraires aux XVIème et XVIIème siècles, Champs Flammarion 1984. De même, les hallucinations collectives, les visions style Fatima, les OVNI, n'auraient-elles pas un rapport avec le processus à l'oeuvre au sein du rêve partagé ?
En effet, on pourra considérer que les deux rêveurs ont créé ensemble un cadre éphémère où ils se sont vus. Le "rêve partagé" serait alors un cas de télépathie. Mais cette explication pose différents problèmes... En effet, si le rêve révèle un conflit intrapsychique, comment deux sujets avec des problématiques différentes, pourraient-ils construire le même décor et vivre la même séquence d'événements ? Autre difficulté : la définition de ce qui est réel s'oppose sur un point à ce qui est imaginaire : la subjectivité de l'imaginaire face à l'intersubjectivité du réel. Si ce qui est réel est ce qui peut être perçu par des observateurs indépendants, alors le décor du "rêve" partagé correspond à un lieu "réel" ! Si on admet que "par télépathie" deux personnes indépendantes puissent se trouver dans un même décor irréel comme stable et consistant, pourquoi alors ne pas admettre que l'ensemble de notre monde est lui-même créé par télépathie collective, alors que rien n'existe "réellement" ?!